Revue Brulures - Edition Septembre 2013
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- Catégorie : Revue Brulures - Edition 2013
- Mis à jour : mardi 17 mai 2016 14:16
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Editorial
La Médecine est le reflet de notre Société et témoigne de son évolution et de son adaptation aux changements sociaux, économiques, technologiques ou politiques. Les trente dernières années, qui correspondent à ma carrière médicale, ont été une période de progrès technologiques mais avant tout de progrès d'organisation et de rationalisation de la Médecine dans notre pays. Le traitement des brûlures a bénéficié de cette rationalisation avec l'apparition de normes, de consensus de traitements et d'une meilleure définition du rôle de chaque intervenant, médical et paramédical. Ces adaptations ont permis un rééquilibrage des responsabilités au sein des équipes soignantes. Le rôle des médecins, anesthésistes - réanimateurs, chirurgiens et rééducateurs est aujourd'hui mieux défini et nous avons tous accepté qu'il n'y ait pas prééminence d'une spécialité par rapport à une autre. Le pouvoir médical s'est modifié et doit composer avec le pouvoir administratif, omniprésent et parfois envahissant, au point de transformer les responsables médicaux en gestionnaires au détriment de leur rôle de soignant.
Nous devons lutter contre cet envahissement progressif de charges de travail, qui ne sont pas les nôtres et dont l'utilité n'a jamais été clairement démontrée. Ces transformations profondes sont parfois difficiles à accepter pour nous tous car, dans chacun de nos domaines, nous devons aujourd'hui prendre en compte l'évaluation de nos pratiques de soins et leur justification. Le temps des « recettes personnelles » est aujourd'hui révolu et le consensus médical doit être la règle générale. Les décisions collectives sont également indispensables dans une organisation rationnelle. L'organisation de la filière de soins aux brûlés est aujourd'hui l'objet de projets de modifications, inéluctables dans un proche avenir. Ces modifications ont été mises en place dans d'autres pays européens et comprennent une diminution du nombre de centres de brûlés ainsi que la création de réseaux régionaux de soins. Nous devons accepter la mise en place de ce type de réformes, qui entraîneront en France la fermeture d'une partie des centres actuels et le renforcement de centres régionaux dotés des moyens nécessaires pour remplir leur mission. Une dizaine de centres régionaux sont nécessaires pour assurer la couverture géographique du territoire.
Cette évolution inéluctable est douloureuse mais nécessaire dans le contexte économique actuel, et s'opposer à sa réalisation serait vain. Notre rôle à tous doit être d'accompagner ces réformes et d'en être des acteurs actifs. La définition du rôle et de l'organisation des centres régionaux doit être l'objet de toutes nos préoccupations et de toute notre vigilance. Nous pensons que l'organisation idéale des centres régionaux doit être basée sur des structures d'une capacité de trente lits environ. Les soins destinés aux adultes et aux enfants doivent être regroupés sur le même site, avec les urgences et les blocs opératoires, afin d'optimiser la gestion des personnels médicaux et paramédicaux. La proximité immédiate d'un service de chirurgie plastique est une évidence incontournable et non négociable car le risque de retourner à l'ère des chirurgiens vacataires itératifs serait la conséquence de l'éloignement géographique des deux services. La rééducation, l'ergothérapie et la kinésithérapie sont également indispensables et doivent être dotées de moyens suffisants pour remplir leur mission. Le nouveau centre de l'Hôpital Saint-Louis à Paris correspond à ce schéma d'organisation et nous souhaitons qu'il serve d'exemple aux réalisations futures. Au-delà de l'organisation, il y a bien sûr les moyens humains et nous devons veiller à rendre attractifs nos métiers en constituant des équipes pluridisciplinaires homogènes où l'enseignement aura une place privilégiée. Notre discipline est passionnante dans tous ses aspects mais souffre actuellement du pessimisme propre à notre pays. Nous devons relever le défi de continuer à nous battre pour la pérennité de notre spécialité. J'essaierai, au cours de cette année de présidence, d'agir dans le sens de cet éditorial. Je profite également de cette lettre pour remercier toutes celles et tous ceux qui m'ont fait l'honneur de m'élire à ce poste.
Dr Jean-Louis FOYATIER
Président de la SFETB
Sommaire - Les articles
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