Revue Brulures - Edition Septembre 2011
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- Catégorie : Revue Brulures - Edition 2011
- Mis à jour : lundi 3 octobre 2016 16:03
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Editorial
ÊTRE ÉLU Président de la SFETB est un grand honneur. Merci. Ma reconnaissance va au premier chef à mon Maître le Professeur Serge Baux, un des fondateurs de notre société : «Il faudrait que tu viennes à Tours chez Gréco m'a-t-il lancé un soir de printemps dans son bureau. À Tours, pourquoi Monsieur ? Pour le congrès de la SFETB». Je répondis « oui », sans oser avouer que j'ignorais la signification du sigle. Sa secrétaire m'éclaira discrètement. Je découvris peu à peu les hommes et les femmes de la brûlure, hauts en couleur ou réservés, toujours passionnés. Je n'en citerai aucun, car je ne peux les citer tous ; tout de même un ! Jean-Michel Kirsch qui comme à son habitude nous a fait un pied de nez. Je prends la suite de Madame Marie-Françoise Tromel, première soignante non-médecin à assurer cette fonction, symbole de l'importance que nous accordons au « travailler » ensemble. Nous continuerons son action aux côtés du secrétaire général Jean-François Lanoy et du Conseil d'Administration en collaboration avec l'Association des Brûlés de France. Le monde change !
Tout se transforme, se métamorphose : les règles du jeu hospitalier, les mentalités, les manières de chercher, l'abord et les devoirs aux patients, le dossier de soins, les centres de brûlés, les médecins… Les pôles vont modifier, voire bouleverser l'horizon quotidien de chacune et chacun d'entre nous. La publication des décrets sur la brûlure pour lesquels la SFETB a tant lutté a constitué un pas de géant, la loi HPST est une révolution dont nous devrons tirer parti et profiter pour nous réformer nous-mêmes. Au-delà de tous ces changements, l'horreur de la brûlure subsiste, cet accident brutal et imprévisible, susceptible de toucher n'importe qui, mais d'abord les défavorisés, ceux qui ont peu de moyens, vivant dans des conditions précaires, les clochards, les faibles, ceux qui tentent de mettre fin à leurs jours sans même concevoir les souffrances qu'ils endureront, les agressés, les alcooliques et les drogués qui s'endorment sur leur cigarette, les enfants ignorants des dangers. Et puis, il y a le tiers-monde, où l'on retrouve les séquelles que nous observions il y a cinquante ans dans notre pays ; et puis il y a les guerres et les conflits pourvoyeurs malheureusement de très grands brûlés… Alors on dit prévention ! Certes, on préconise les bains moins chauds, les détecteurs de fumée, mais l'amélioration de la situation sociale, la lutte contre l'indigence et l'aspiration à la paix resteront les meilleures chances.
On dit traitement ! Le traitement du brûlé implique des perfectionnements techniques, des prouesses chirurgicales, de réanimation et de rééducation, des finesses psychologiques, mais l'entente et la coordination, primordiales entre les différentes équipes, sont les facteurs de réussite qui décuplent l'efficacité de chacun, car il n'y a pas plus multidisciplinaire que notre spécialité.
On dit enseignement ! L'important consiste à susciter des vocations chez tous les soignants : infirmières, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, médecins... On dit recherche ! Essentielle, recherche est synonyme d'espoir. À ce propos, je voudrais rappeler trois noms qui ont révolutionné la brûlure : Lanz, inventeur de la greffe en filet en 1908, Tanner et Vandeput en 1964 qui ont mécanisé la méthode. Cette idée pourtant simple mais pas simpliste, sauve la vie de brûlés quotidiennement. Elle démontre que la nouveauté demeure à la portée de tous. J'espère que certains d'entre nous imagineront des procédés tout aussi efficaces distinguant de surcroît l'école française à l'instar de Colson pour mentionner uniquement notre premier président. La SFETB doit développer le climat favorable à ce bouillonnement créatif tout en insistant sur la prise en charge psychique, l'organisation des centres de brûlés et de la filière de soins, l'évaluation des traitements, la brûlure dite «humanitaire»... Évidemment, il y a ce que à quoi nous rêvons : la nouvelle peau ?
Maurice MIMOUN
Président de la SFETB
Sommaire - Les articles
Table Ronde du congrès 2011 - Prise en charge des douleurs chez les patients brûlés à la phase aiguë
J-F. Arnould, P. Gerson, J-F. Lanoy, J. Latarjet, R. Le Floch, F. Lebreton, C. Magnin, M. Stéphan, J. Stéphanazzi
Recommandations sur l’analgésie des brûlés
Versajet® : évaluation sur un an d’utilisation
G. Perro, N. Bénillan, J-C. Castède, M. Cutillas, P. Gerson, B. Bourdarias
Séquelles de brûlure du sourcil : intérêt de la reconstruction par greffe composite
M. El Omari, R. Belmir, A. Khales, H. Achbouk, M. Daou, N. Fathi, L. Bensaida, T. Hajjad, K. Ezzine, S. El Mazouz, N. Gharib, A. Abbassi, A. Belmahi
Aspects spécifiques de la rééducation des brûlés au Bénin
T.G. Kpadonou, E. Alagnidé, M. Lawson, S. Madougou, P. Danmitondé, A. Hans Moevi, Soropogui
Notes de lecture
S. Baux, R. Le Floch
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